Depuis le « non » français du 29 mai 2005
Depuis ce jour, les dirigeants européens sont plongés dans une intense activité diplomatique. En France et aux Pays-Bas, le débat public avait permis à des millions de citoyens de se saisir des questions européennes. Mais depuis, les négociations sont restées opaques et menées en secret. Pourtant, le texte présenté aujourd’hui nous concerne tous, car s’il est adopté, il s’imposera à nos élus. Chaque citoyen doit donc pouvoir se faire un avis.
Et quelle que soit l’opinion qu’on ait sur ce texte, la démocratie exige au minimum une chose : que le peuple soit consulté par référendum.
La question de la semaine : Le « blocage » de l’Union
Beaucoup de partisans du traité modificatif européen justifient son adoption en disant qu’il va permettre de sortir l’Union de la crise institutionnelle. Ils disent : « Certes, le texte est mauvais, mais il est urgent de sortir l’Europe de l’impasse. » Mais qu’en est-il réellement ?
C’est au peuple de décider
Le 19 octobre 2007, la Constitution européenne est de retour, sous un autre nom : le « traité modificatif européen ». Et pourtant, Nicolas Sarkozy prétend avoir entendu les Français qui ont voté « non » en 2005.
Il affirme que si nous avons voté « non », c’est parce que nous étions contre l’idée d’une Constitution européenne. Il suffirait donc de retirer l’étiquette « Constitution » et quelques symboles (drapeau, hymne, devise) sans changer le fond du texte pour qu’il devienne soudain acceptable.
Nous faisons partie de ceux qui ont voté « non » le 29 mai 2005. Nous avons même fait campagne activement. À cette occasion, nous avons rencontré des milliers de nos concitoyens. Jamais nous n’avons appelé à voter contre parce qu’il s’agissait d’une Constitution. Nous défendons même l’idée d’une Constitution européenne.
Mais nous avons combattu ce texte pour une raison simple : nous estimions qu’il entérinait le caractère antisocial et antidémocratique de la construction européenne.
Malheureusement, le nouveau traité, qui n’est même pas « simplifié », ne contient aucune avancée vers une Europe plus sociale ou plus démocratique. Il ne respecte donc pas le vote du 29 mai.
Si Nicolas Sarkozy croit vraiment à ce qu’il dit, et s’il pense que ce traité est conforme au vote des Français, pourquoi ne leur demande-t-il pas leur avis ? Pourquoi cherche-t-il à le faire ratifier par l’Assemblée nationale et le Sénat pour éviter un nouveau vote populaire ?
Nous invitons tous nos concitoyens à lui poser cette question sans relâche et à exiger un débat démocratique conclu par un référendum.